Un rendez-vous queque peu étrange. [quête]

Atÿla examina une nouvelle fois la missive qu'elle avait dans les mains. Aucun doute, c'était une vraie, et pas uen farce. Et puis dans quel but? La semi-elfe décida de se rendre au rendez-vous fixé. Elle prévint sa pupille, Arera, et se dirigea vers la taverne, sa cape masquant son visage. Elle pénétra dans le bâtiment, peu habité à la sourde cacophonie qui régnait ici-bas. Elle commanda une vodka orange, et vint rejoindre Sarius, au fond de la salle. C'était le demi-elfe qui l'avait contacté par lettre.
Pourquoi, d'ailleurs? Ils ne se connaissaient pas réellement, après tout, ils avaient juste eu l'occasion de combattre ensemble à plusieurs reprises. Et Sarius avait pu en même temps constater sa stupidité... A chaque fois, elle avait tenté desattaques directes, ce qui ne lui avait jamais réussi. Elle savait que Sarius était l'armurier de la ville, mais n'était jamais allé le voir dans sa boutique, par peur de se lier peut-être. Mais son regard était franc, et il n'avait pas l'air de vouloir se moquer d'elle. La nécromancienne décida de lui faire confiance.

"Salutations, Sarius. Comment vous portez-vous? Et surtout, question qui nous interesse ici-même...Que puis-je faire pour vous? Vous ne m'avez certainement pas convoquée sans raison, cela, d'après ce que j'ai pu observé de vous, ne vous ressemble pas."

Une belle rousse bien connue était accoudée au comptoir. Elle lorgna un instant dans leur direction. Elle commende une deuxième bière. Elle discutait avec ce bon vieux barman. Son établissement était charment, ni trop chic, ni trop ouvert à la raclure. Ce qu'il fallait pour avoir une ambiance propice. Elle avait bien vu Atÿla et hésita puis se décida à venir la trouver. Elle s'approcha de leur table, ignorant Sarius comme le dernier des débris, comme un homme quoi. Elle semblait toute fois d'humeur fort joyeuse, l'alcool sans doute.

Princesse ! Je ne savais pas que tu fréquentais ce genre d'établissement. Je vais pas vous encombrer trop longtemps, j'attends quelqu'un.

Le quelqu'un en personne arrivait et fut derrière elle. Elle toisa les deux personnes présentes. La Maître Chasseresse, cette femme qui les avait ridiculisé et méprisé pour leurs faiblesses. Elle toisa Sarius et siffla.

Toi, t'as de la chance d'avoir un plan cul avec la Maître Clerc...

Fais quand même attention, petite chose si fragile.

Ne te crois pas indispensable tu serais bien déçu.

Wé bon, faut pas a..buser quand même hein.

Tu as bu ?

Un pitit peu...

Un regard lourd, elle hausse les épaules.

Un verre ou deux. Fallait bien que je fasse passer le temps.

Je suis en retard oui excuse moi, convocation d'urgence au conseil...

Un regard lourd à Sarius.

Tu bois quelque chose ?

Non.

T'es pas drôleuh...

Et toi tu es passablement ivre ou quelque chose d'approchant.

Elle la prit par les épaules et l'éloigna de la table. Ombrana bougonna mais rit de bon coeur. Tandis que Daidera lui faisais la moral sur les dangers de l'alcool. Elles étaient là quand la porte s'ouvrit en fracas, une fois de plus. Si Sarius cherchait un endroit tranquille, c'était visiblement raté. Une silhouette féminine, grande, svelte. Des cheveux blond soyeux, tenu dans un diadème de valeur. Elle portait une robe de très belle facture. [complément ici]Derrière elle se tenait deux hommes en armure sombre qui la suivait la tête basse. Elle fondit sur la Maître Chasseresse qui effectua un mouvement de recule, visiblement sur la défensive, le ton est méprisant hargneux.

Que fais-tu là ?

Ne parle pas sur ce ton à ta mère.

"Clac"

Un silence de mort s'installa, la gifle avait sonné fort. Ombrana lâcha un "wow" surpris. Tandis que Daidera se tenait la joue. Oui, les deux femmes étaient de la même famille. La même stature, un simple décalage d'âge. Sa mère était par contre l'opposé de sa fille. Féminine et soignée. Daidera fit un effort sembla-t-il pour se contrôler. Elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait là. Pourquoi s'était-elle abaissée à venir ici ? Elle la Dame de Haute Noblesse ? Dans son regard lourd elle pouvait lire une sourde menace, non adressée à elle, mais à la personne qui se tenait derrière. Sa douce Ombrana qu'elle allait mêler à une sombre histoire. Tout allait dégénérer. Combien de temps n'avait-elle pas vu sa mère et elle venait lui faire une scène en publique. Tout devait être grave. Trop pour laisser couler l'humiliation, surtout devant des êtres inférieurs.

Depuis quand as-tu une quelconque autorité ? Retour à ton foyer.

Je suis venue te chercher pour que nous en finissions avec cette mascarade.

Elle pointa du doigt Ombrana, mépris. Daidera saisi sa main violement.

Ne la mêle pas à ça. Elle n'est pas concernée.

Tu sais bien ce dont je veux parler.

Ombrana se décala légèrement et se fondit dans un groupe d'émécher. Il était temps de faire diversion ! Une chaise traversa la salle et bientôt des cris furieux s'élevèrent. Une formidable bagarre dégénéra. Ombrana se plaqua contre le mur, évitant un pot de justesse. Atÿla elle se ramassa le contenu d'une chope de bière et la chope sur la tête. C'est fou depuis que sa vie avait rencontré celle de Daidera, elle n'avait jamais été prise d'ennui. Elle éclata de rire avant de se faire sauter dessus par celui à qui elle avait cassé le nez. Ils roulèrent au sol, et heurtèrent la mère de Daidera que ses deux hommes tentaient de protéger. Cette dernière perdit l'équilibre et tomba dans les bras de sa fille...

... qui la lâcha en la traitant de péripatéticienne. Cette dernière saisit alors la jambe de sa fille et la poussa violement. Elle faillit perdre l'équilibre mais se ressaisit d'un dégagement souple. Les cris des deux femmes faisaient frémirent. Finalement ont pouvait dire que la fille tenait de la mère.

Tu sais combien a couté cette robe ?

Ah ? Trop pour la loque qu'elle est.

Ombrana suite à une altercation un peu vive avec un individu ivre traversa à nouveau les deux femmes et heurta Daidera de plein fouet, qui cette fois ne la lâcha pas. Sa mère fut la seule à voir le baiser échanger et le rire. Elles se relevèrent. Insolante Ombrana s'inclina et plongea dans la masse en criant.

Une bonne bagarre, c'était tout ce qu'il lui manquait.

"Premièrement je ne vous ai pas convoqué, disons que c'était une invitation."

Convocation, invitation... Du pareil au même, elle n'avait jamais été à l'aise avec ses questions de... vocabulaire. La semi-elfe n'ajouta rien, et continua d'écouter son interlocuteur qui repris bientôt:

"Je vous ai demandé de venir ici car j'ai pensé que je pouvais avoir confiance en vous, certes on ne se connait pas beaucoup, mais je pense que vous êtes une personne raisonable pour comprendre pourquoi je vous est demandé de venir et puis vous savez vous battre, vous m'avez même sauvé la vie une fois contre une gargouille lors d'une des batailles."
Je ne peux pas vous dire tout de suite le but de se rendez-vous car j'attend une autre personne, nous ne parlerons à se moment."

Confiance, confiance... tout était relatif. Certes, il pouvait lui faire confiance, surtout pour détruire tous ses plans... Atÿla avait un faible pour les actions stupides et l'imprévu. Sauvé la vie? Euh, moui, n'éxagérons rien, lui et la maîtresse Clerc s'en seraient certaineent très bien sorti sans elle, surtout avec la piètre menace que représentait son fouet, qu'elle savait à peine utiliser. Les sorts étaient nettement plus pratique, mais à l'époque, elle n'en connaissait qu'un, étant encore trop novice dans l'art de la nécromancie. Novice... Elle l'était toujours, d'ailleurs. Elle ne serait plus novice au moment ou Maître Oromis l'accepterait comme assistante. Une nouvelle ambition s'offrait à elle... Bref. Ou en était Sarius, déja? Une autre personne. Fort bien. Attendons, dans ce cas!

"Bien."

Ce fut à ce moment qu'Ombrana s'assit à leur table en ignorant superbement l'armurier. Une Ombrana qui n'avait rien perdu de sa superbe, cela faisait plaisir à voir. Ou alors, elle noyait son chagrin dans l'alcool... Mais non, cela ne lui ressemblait pas, quand quelque chose la dérangeait, elle agissait.

Princesse ! Je ne savais pas que tu fréquentais ce genre d'établissement. Je vais pas vous encombrer trop longtemps, j'attends quelqu'un.

A vrai dire, c'était bien la première fois qu'elle venait à la taverne, préférant l'ombre de son arrière boutique à la cohue des lieux publics. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle habitait les bas quartiers, beaucoup moins bruyant. Donc on ne pouvait décemment pas dire qu'elle fréquentais "ce genre d'établissement". Avant même qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit à son amie, la maîtresse Chasseresse arriva, lui bloquant de toute façon les mots dans la gorge.

La dresseuse faillit s'étouffer avec la gorgée de vodka qu'elle venait d'ingurgiter. Elle se recorquevilla sur place quand la Chasseresse tança Sarius avec sa froideur épouvantable, craigant elle-aussi d'avoir à subir une réfléxion. Elle ne supporterait pas le regard de ses yeux bleus... Pas encore... Heureusement, Daidera ne nota même pas sa présence, et c'était bien mieux ainsi... Elle entraîna la jolie rousse à l'écart. S'ensuivit une conversation plus ou moins animée par la très charismatique Ombrana et la terrifiante Daidera. Sur les dangers de l'alcool, présuma la semi-elfe, se souvenant de l'air éméché de la fille de l'Ombre.

Elle continua de siroter en silence son alcool, notant que les personnes de sexe féminin étaient rares dans cette taverne. Et encore plus rare celles qui buvaient autre chose que du thé ou de la bière.

*Bof, de petites joueuses!*Pensa-t-elle en contemplant le liquide incolore qui remplissait encore à demi son verre.

Elle avait toujours bien tenu l'alcool, d'aussi loin qu'elle puisse s'en souvenir. Déja adolescente... Mais ne revenons pas dans le passé, cela ne servirait à rien. Déja vingt ans... Vingt ans et une vie passablement ratée. La nécromancienne fit lentement touner sa vodka dans son verre, en la regardant d'un air absent. Elle but une autre gorgée. Tout changer. Elle voulait... tout changer, sans exceptions, une autre vie, une autre elle... quand elle aurait du temps, certainement après son rendez-vous avec Sarius, elle passerait chez Ardana, la tailleuse... se refaire une garde-robe. Et elle couperait sesl ongs cheveux noirs. Puis les teindrait. Tiens, en rose. C'est joli, le rose! Et puis, ça fait festif, heureux! Ou peut-être en bleu vif... Non, mauvaise idée : le bleu, ça gâte le teint des gens qui ont la peau pâle. Et le noir était tellement plus beau...

*Décidement, je ne pourrais jamais changer...* Soupira la semi-elfe.

Lorgnant la porte d'entrée, elle nota l'arrivée d'une femme d'âge mûr (peut-être un peu plus jeune), bien mise, jolie, d'une blondeur... agaçante. Que faisait une femme comme elle ici? Certainement un rendez-vous avec une amie pour échanger les derniers potins du quartier autour d'une tisane à l'eucalyptus... Ah bah euh... nan, elle n'était pas là pour ça, a en juger par la gifle qu'elle venait de donner à la maîtresse Chasseresse. Atÿla eut un regain d'interêt pour ce qui l'entourait. Elle était trop loin pour entendre ce que les deux femmes se disaient, mais à en juger par leurs expressions, cela devait être plutôt énergique. Quel regard mauvais en direction d'Ombrana! Non mais pour qui se prenait-elle? Ah, les vieilles...

*Oups! Heureusement qu'elle ne m'a pas entendu... Pas envie de me faire tuer, c'est bien le genre à me provoquer en duel!*

Avant qu'il n'y ait un meurtre, Ombrana intervint avec délicatesse : elle provoqua une bagarre générale. Une chaise vola, des cris fusèrent à tout berzingue... Une choppe de bière s'envola gracieusement et toujours gracieusement après un vol plané en cloche, vint se vider sur Atÿla et atterir sur sa tempe.

"Aïe! Bandes de bouses de Skull à six pattes! Vous allez me le payer!"

Ni une, ni deux, la jeune dresseuse se précipita dans la bagarre, repérant illico le propriétaire de la choppe, certainement pas responsable mais qui payerait quand même. D'un bond, elle fut sur lui et le fit tomber d'un croche-pied. il y eut une réaction en chaîne. En tombant, le malheureux trébucha sur une brute qui se releva d'un coup, projeta l'homme infortuné en arrière tout en en faisant valser un autre. Autre qu'Atÿla reçut dans le dos. Perdant l'équilibre, elle fut envoyée en avant, se rapprochant dangereusement d'Ombrana, Daidera et de l'autre femme blonde...

*Pas par là! Je tiens à ma vie, moi!*

Peine perdue. Elle s'effondra au pieds de la Maîtresse Chasseresse, et se releva d'un air embarassé, jugeant utile de s'excuser avant de se faire lyncher, ce qui n'allait pas tarder si l'on se référait au regard meurtrier des deux blondes. Les yeux vairons d'Atÿla croisèrent le regard bleu de Daidera -oh non, pas ça... pas ces yeux...-, et la semi-elfe nota au passage que la Chasseresse était presque aussi jolie qu'Ombrana. Puis elle baissa la tête, offrant sa nuque sans défense à la merci de cette furie et dit précipitemment:

"Veuillez m'excusez, Maître Daidera, jai été malencontreusemen projetée vers vous."

oh... c'est charment, le chevalier qui sauve sa dame de la monstrueuse Chasseresse...

Tu m'estime si peu ver de terre ? Je sais reconnaître l'attitude juste de cette femme.

Désignant Atÿla.

Je ne suis pas un monstre.

Elle se tourna vers sa mère.

Tu entends, mère, je ne suis pas un monstre.

Tu me fais de la peine. Tu devras te confesser de tes fautes, il y a trop longtemps que tu aurais dû le faire.

Non... je ne suis pas un monstre... JE NE SUIS PAS UN MONSTRE.

Quelque chose d'humide roula le long de sa joue et vint s'écraser sur le plancher, quelque chose qui semblait si improbable, si incongru. Une deuxième larme vint rejoindre le plancher.

Rentre maintenant.

La femme la saisit par la nuque, Ombrana se précipita contre la Maître Chasseresse.

Tu n'es pas un monstre, je le sais moi. Je le sais, je te connais, je connais la beauté de ton coeur. Ils ne te comprennent pas, je ne veux pas que tu aies de la peine...

Elle fut poussée, Daidera saisie à la nuque, sans aucune affection maternelle. Elle tourna les talons l'entraînant à sa suite. Elles sortirent rapidement et montèrent dans une voiture qui les attendait. Le cocher fouetta les chevaux qui partirent au galop. Ombrana sortit en courant elle aussi. Elle déboula dans la rue pour voir le véhicule disparaître.

Attendez !

Tremblante, elle le regarda disparaître. Elle rentra dans le bâtiment et beugla à l'adresse d'Atÿla.

Je vais aller la chercher, a plus princesse !

Elle ne savait pas que c'était la dernière fois qu'elle lui parlait. Elle ne savait pas que chaque pas qu'elle faisait la rapprochait fatidiquement d'un sombre destin. Elle passa à sa cache et enfila une tenue sombre, impeccablement taillée sur son corps. Elle connaissait la demeure, cela faciliterait les choses. Elle se glissa dans la rue. Le temps était maussade. Elle arriva rapidement en vue de la demeure. Elle observa un instant. La garde avait été renforcée. Elle alla vers l'arrière de la demeure. L'écurie était parfaite, un large chêne était près de son mur. A deux mètre de ses branches une fenêtre petite. Elle arriva au pied de l'arbre, invoqua la magie qui germait en elle pour grimper plus agilement et s'éleva rapidement et disparut dans les branches.

Quelques instant plus tard une tâche sombre bondis de l'arbre, faisant bruisser les feuilles et traversa la fenêtre. Un grade tourna la tête mais ne vit rien. L'Ombre était passée. Son coeur battait la chamade. Assise sur les poutres elle récupérait. En bas chevaux et palefreniers se mouvaient sans savoir qu'au dessus d'eux une ombre avançait, bondissait, aussi silencieuse qu'un chat. Elle se coula dans les jardins, se fondit dans la végétation et attendit que le calme revienne en elle. Que sa respiration se cale sur celle de la nature, lente et puissante. Arriva un moment propice ou personne ne traversait la cour. Elle avança prudemment dans le jardin. Cela lui prit du temps. Avancer. S'arrêter. Avancer. Guetter.

Elle se plaqua sous sa fenêtre, elle était bien ouverte, la chance était avec elle. Un dernier regard en arrière et elle se coula dans la pièce. Là elle soupira. Dans le lit un corps dormait, une jolie chevelure blonde. Elle avait réussit, elle était là. La joie l'envahi et elle se précipita vers le lit, oubliant toute prudence. Caressa les cheveux soyeux.

Daidera... c'est moi...

La dague s'enfonça dans son ventre, profondément, d'une rotation de poignet elle créa une plaie profonde. Ses grands yeux surpris se posèrent sur la dague et la main.

Daidera...

Ce n'était pas elle. C'était un visage plus vieux, empli de haine. La lame ressortit violement du corps. Elle bascula, heurta le sol. Le sang se rependit sur le sol. Se mêlant à la chevelure de feux, les yeux ouverts sur le vide. Le corps encore chaud, elle n’avait pas eu le temps de comprendre, elle avait eu mal, mal. La femme la regarda. Les traits bien dessiné, cette gamine avait tout pour elle, sauf sa classe sociale. Dommage. Elle ne savait pas contre qui elle jouait, elle s’était entêtée et avait agis de façon naïve. Et prévisible. Une femme amoureuse. Cela devait être beau de mourir par amour. Elle pourrait la remercier pour cela. Elle jeta la dague nonchalamment. Elle ferait une prière pour elle, pour que son esprit tourmenté ne vienne pas hanter sa fille.

Je savais que tu viendrais... Adieu, je ne connaissais même pas ton nom. Insignifiante.

Elle appela son homme de main et une femme de ménage fidèle.

Fais-la disparaître. Toi nettoie le sang, je n'en veux plus une trace.

L'homme pris un sac et roula le corps dedans. Il le mit sur son épaule et alla à l'écurie, prendre son cheval. Dans une autre salle, la femme entra, elle s'approcha du lit où dormait Daidera, droguée. Elle la lui avait administré dans la taverne en la saisissant par la nuque. Elle caressa la joue de sa fille qui dormait si paisiblement.

Je t'ai délivrée de ton démon. Maintenant tu vas pouvoir retrouver la liberté.

info : La suite pour elles c'est là.

Je vous laisse continuer tranquillement votre discussion mnt que Darl est là.

Avant que Daidera n'ait pu répliquer, Sarius vint la chercher et la tirer par le bras et de ce pétrin par la même occasion.

Oh... c'est charmant, le chevalier qui sauve sa dame de la monstrueuse Chasseresse... Tu m'estime si peu ver de terre ? Je sais reconnaître l'attitude juste de cette femme. Je ne suis pas un monstre.

La semi-elfe rougit : "chevalier"? C'était stupide. Stupide. Sarius n'était pas son chevalier, mais celui de Maître Elanor. Le seul chevalier qu'elle... Mais qu'est-ce que c'était que ça?? Avait-elle bien vu? Avant qu'elle ne disparaisse à sa vue, Atÿla avait cru voir sur le visage de la Maîtresse Chasseresse une perle d'eau. Elle pleurait?! Atÿla se sentit mal à l'aise. Si Daidera se mettait à pleurer, ça ne pouvait être synonyme que de changement importants. Et peut-être pas dans le bon sens... Mais peut-être s'en faisait-elle pour rien. Peut-être que Daidera ne pleurait pas.

Reportant son attention sur la Maîtresse Chasseresse, elle vit la femme blonde qu'elle avait entendu la chasseresse appeler "mère" saisir sa fille par le cou et la traîner hors de la taverne. Quelle cruauté! Connaissait-elle seulement le bonheur d'avoir une fille? La nécromancienne, qui avait été abandonnée par ses parents ressentit un brusque élan de sympathie envers Daidera, qui avait une mère si peu aimante. Maudites soient les mères indignes! Maudites soient les génitrices qui n'aimaient pas leur progéniture! Maudites soient-elles, toutes autant qu'elle étaient. La sienne, celle de Daidera... et tant d'autres! Tant d'autres...

Pendant ce temps-là, Ombrana était sortie puis rentrée de nouveau, et lui avait crié:

Je vais aller la chercher, a plus princesse !

"Attends!"

Peine perdue, la jolie rousse était déja partie. Amour pur... Déja loin, certainement. Plus certainement encore retournée à l'Ombre, sa soeur, pour tenter cette expédition de sauvetage vouée à l'échec. La dresseuse ferma les yeux un court instant. Cela suffit. Lorsqu'elle les rouvrit, elle eut l'impression que tout ce que touchait son regard, que la taverne toute entière dégoulinait de sang. Ruisseaux pourpres qui envahissaient tout, et noyaient par leur rougeur l'ensemble des autres couleurs. Ecarlate présage qui la fit tressaillir.

* Ombrana... *

Avec un regard d'excuse en direction de Sarius, elle sortit précipitemment de la taverne. Plus personne dans la rue. Evidemment. Elle se mit à courir. Daidera habitait forcément dans les beaux quartiers. Et tout le monde devait savoir où! Tiraillée entre le besoin de s'assurer que son amie allait bien et le sens de l'honneur qui la poussait à rejoindre Sarius, elle courut un moment, sans savoir où elle allait. Elle s'arrêta devant une fontaine, et tomba à genoux, à bout de souffle. Elle passa une main sur son visage, et s'aperçut qu'il était trempé. Elle n'avait pas couru si longtemps, pourtant... et était plutôt endurante! Après cette demi-seconde de stupeur idiote, la jeune nécromancienne réalisa qu'elle pleurait.

Elle avait peur. A vrai dire, elle était terrifiée. Tournant son visage trop pâle vers le ciel, elle hurla, les poings serrés à s'en meurtrir les chairs:

" Daidera! Ou qui que vous soyez ! Si vous faites du mal à Ombrana, je vous retrouverai! Je vous traquerai! Je vous tuerai! "

Elle baissa la tête, et murmura une seconde fois, en guise de promesse solennelle :

* Je vous tuerai... *

D'un bond, elle se releva et retourna à la taverne en courant, les larmes coulant toujours sur son visage. Elle avait juré devant les Dieux, quels qu'ils soient. Elle ne se parjurerai pas. Mais pourquoi était-ce si dur? Pourquoi se sentait-elle si faible?

Atÿla parvint à la taverne, et s'appliqua à prendre un air neutre. On devait certainement voir qu'elle avait pleuré. Elle s'obligea à respirer calmement une fois, deux fois. Encore. Puis rentra dans l'établissement, et rejoint Sarius, qui était assis avec Darl Valar, arrivé entre temps.

Le début vient de là, à lire avant ceci

Le cheval entra dans la taverne. Les mages présents avaient ressentit quelques minutes plus tôt l'Aura se déverser sur la ville. La cavalière sauta de cheval. Ses yeux révulsés fouillèrent la salle. Se posèrent sur Atÿla, elle huma l'air, Elle n'était pas là. Partie depuis longtemps. Elle avait fait le chemin d'ici à la demeure y était entrée et sa trace avait disparu.

Elle ne viendra plus jamais te hanter et te détourner de ton chemin. J'ai fait le nécessaire. Remercie-moi.

La magie crépitait autour d'elle, des étincelles claquait, éclairait son visage blême. Elle tourna les talons et remonta sur son cheval, elle sortit en trombe dans la rue. Elle passa une main sur la garde de son épée. Son cheval disparut à une vitesse inhumaine. Il en devenait qu'une large tâche blanche floue. Elle était belle cette jument. Fine, et puissante. Elle tendit ses formidables muscles et s'envola par dessus une charrette, elle aurait eu des ailes cela n'aurait pas été différent. Elle sentait sur son dos sa Maîtresse, et ce qu'elle sentait lui disait d'aller plus vite, plus vite encore.

Elle ne viendra plus jamais te hanter et te détourner de ton chemin. J'ai fait le nécessaire. Remercie-moi.

Elle connaissait sa mère. En tout cas les méthodes des personnes jouant dans sa cours. Un mort est un meilleur ami qu'un vivant. Elle n'avait pas su la protéger, sa vie n'avait plus aucun sens. Elle ne pouvait pas l'avoir laissée seule. C'était impossible.

Et alors quoi ? Tu te prends trop au sérieux, détend toi et sourit. On a la vie devant nous. Toute la vie.

Elle dansait, riait. Elle la regardait en souriant. Son souffle de vie, son âme, sa lumière. Elle était sa raison de vivre. Elle voulait la protéger, la rendre heureuse. Et elle riait et dansait, comme une flamme indomptable... sa vie semblait palpiter dans chacun de ses gestes.

Chut, c'est un secret.

Un doigt devant ses lèvres rosées, un clin d'oeil. Ombrana aimait les secrets, elle aimait la vie, elle aimait les défis. Elle aimait l'amour qu'elles partageaient. Elle aimait le noir et adorait rabaisser les hommes. Elle aimait se moquer du pouvoir, le narguer. Elle aimait rire, elle aimait vivre tout simplement. Une vie qui avait été triste mais elle n'avait jamais flanché... parce qu'en elle il y avait cette étincelle brillante et pleine de vivacité.

Elle ne viendra plus jamais te hanter et te détourner de ton chemin. J'ai fait le nécessaire. Remercie-moi.

Elle leva les yeux au ciel... si vraiment tu devais m'avoir abandonnée, revient me hanter, habite-moi de ta flamme. Donne la moi je la choierai, je vivrais pour deux mais il me faut un signe. Je veux te voir rire et danser.

Elle fila à l'académie.

La suite on repart par là-bas.

Ni Sarius ni Darl ne remarquèrent rien. Ou alors firent semblant de ne rien remarquer, Atÿla n'en savait rien. Elle s'assit en face de Sarius, et attendit qu'il commence. Darl était également silencieux. L'armurier ne les fit pas attendre et commença a expliquer les raisons de leurs "invitation". Apparemment, une affaire grave, sinon il n'aurait pas utilisé les termes "une affaire de la plus haute importance". Il s'agissait d'aller se battre contre un magicien hyper puissant, qui maîtrisait une magie inconnue et qui ne manquerait certainement pas de mal réagir à leurs intrusions dans ses petits plans mégalomanes pour contrôler le monde. Ce fut en tout cas ce que la semi-elfe se crut autorisée à traduire. Expédition fort dangereuse, si les Maîtres Mages bougeaient de leurs fauteuils. Parce que sauf leurs respects, la plupart des siégeants à l'Assemblée n'étaient pas très vu. Si l'on exceptait Elanor. Et Daidera. Les autres, a part Maître Oromis Elda, la nécromancienne ne les avait jamais vu. Il faut dire aussi qu'elle ne sortait pas beaucoup. Peut-être les jugeait-elle mal? Atÿla revint aux explications de Sarius:

"Je suis au courant de tout celà car je ferrais partir de l'expédition, pour certaine raison logique dont je vous parlerais peut être plus tard. Donc je suis ici avec vous, pour vous demander de venir. Avant de donner votre réponse saché que nous partons pour les îles de feu qui est un des endroits les plus dangereux que nous connaisons."

Bon. Résumons. Sarius leurs proposait d'aller dans un endroit très dangereux. Affronter un type encore plus dangereux, parce que mieux armé et plus puissant que toute l'Académie réunie. De plus, l'expédition comptait plusieurs Maîtres Mages, à qui il faudrait donner du "Sieur Machin" ou du "Dame Trucmuche", qui les regarderaient de haut et leur donnerait des ordres. Pour continuer sur cette lancée, Sarius ne leur disait pas tout, du moins étais-ce l'impression que la dresseuse avait. Le voyage serait-il encoe plus dangereux qu'il ne le dépeignait? A voir. Sans compter le fait que désormais, Atÿla avait sous sa responsabilité une jeune fille de seize ans, qui avait la fâcheuse tendance de se fourrer dans toutes sortes d'ennuis, le tout sans le faire exprès. La semi-elfe hésitait. Elle ouvrit la bouche pour poser ses objections:

" Ce que vous nous peignez est alarmant. Mais... "

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. il y eut comme une explosion, et un bruit de pas. Atÿla se retourna précipitamment, juste à temps pour recevoir dans l'enceinte protectrice de ses bras Arera, sa pupille, en pleurs et l'air complétement affolée. Celle-ci balbutia en la regardant dans les yeux:

-A…Atÿla…j’ai….j’ai sentit u…une au…aura horrible et te…terrifiante a….alors je me suis inquiéter pour toi…et j’ai vou…voulut savoir si tu… allais bien… J’ai eu si….si pe…peur...

La jeune hybride avait réellement l'air bouleversée. Mais de quelle aura parlait-elle? Atÿla n'avaut rien ressenti, a part ce froid intense lorsqu'elle jurait devant les Dieux de venger Ombrana si jamais il lui arrivait malheur. Peu importait, il fallait pour le moment calmer sa pupille. La dresseuse redressa sa tête et caressa ses cheveux, l'entourant d'un bras protecteur pour lui faire sentir qu'elle n'était plus seule. Elle la regarda dans les yeux, essayant de lui communiquer par le regard un sentiment de calme.

"Arera... Ne t'inquiète plus. Tout va bien. Je suis là. Et en pleine forme."

Si l'on exceptait l'horrible angoisse pour Ombrana qui ne la quittait plus. Mais elle n'allait pas avouer ça à sa pupille, suffisamment inquiète comme ça, pas la peine d'en rajouter une couche. La semi-elfe continua:

" Il ne m'est rien arrivé. Je discutais simplement avec Sarius et Darl Valar, et je m'excuse d'avoir été longue. j'aurais dû mieux t'avertir. Mais tu es tombée! Tu t'es eraflée, ma puce! Tu étais donc si inquiète? Tu Les a revus? Viens, assieds-toi, et bois quelque chose de chaud. Là, c'est fini... Tout va bien" Répéta-t-elle d'un ton apaisant.

Elle commanda une tisane pour Arera et s'excusa du regard.La jeune ange avait réellement l'air paniquée. C'était fou comme en si peu de temps elle avait réussi à s'attacher à cette jeune fille. Stupéfiant, oui... Atÿla attendit que Sarius ou Darl reprenne la conversation.

Cers Vendavel, Maître Shaman franchit la porte de la taverne. Il était dit que la conversation serait dure à mener. Agée d'une quarantaine, grande et élancée, elle a un charisme imposant qu'on aurait pu prendre pour celui d'une guerrière. Elle a un caractère trempé et ne se fourvoie pas. Elle a tendance à dire ce qu'elle pense de façon honnête, sans doute trop. Extravertie, elle a un gout certain pour sa façon de s'habiller. Elle portait aujourd'hui un ensemble violet de très belle facture.

Alors Aki ? C'est là le lieu de rendez-vous ? J'exprime mon mécontentement face à ce manque de goût de la part d'Elanor.

Elle a dit ici, alors c'est ici.

Ah mon coeur, imbécile fini allez vous cessez de surgir où l'on ne vous attend jamais !

C'est ma seule joie Madame.

Et moquez-vous de ma personne encore. Ah ! Bon puisqu'il va falloir attendre je vais aller voir si un breuvage de ce dépotoir me plait !

Elle se dirigea à grande enjambée vers le comptoir où elle abattit son poing et donna de la voie. Elle était exubérante, mais un regard croisé avec les sien indiquait que derrière cette exubérance et ces ton de grande dame se cachait sa véritable nature. Elle revint une bière à la main. Et s'assit à la table de Sarius, Darl, Atÿla et Arera. Elle s'assit nonchalamment sur une chaise et dégusta une gorgée.

C'est infect si quelqu’un en veut je l'offre.

Elle posa la chope sur la table. Elle posa ses yeux sur Arera dans les bras d'Atÿla.

C'est charment les enfants, j'en ai trois, l'aîné est mon Assistant. Cela lui fera un bon exercice de devoir gérer ma charge. Ah si vous le voyez mon fils, il beau de sa personne !

Elle abattit son poing sur la table. Encore une fois. Elle était amusante par son exubérance et légèrement intimidante par son aura naturelle.

Ah.. oui, je manque à toutes les politesses. Je suis Cers Vendavel, Maître Shaman.

Et je suis Aki, le Maître roublard.

Ah mon Dieu ! AKI !

Ce dernier venait d'apparaître de je ne sais ou à quelque centimètre d'elle. Elle se leva en renversant sa chaise.

Cessez ces effronteries ou il vous en cuira !

Cette fois elle faisait peur. C'est à ce moment qu'intervint une vielle femme.

Les jeunes... arrêtez un peu de vous chamaillez, on attend sagement l'heure du départ. Elanor a dit qu'elle devait régler un dernier détail et elle ne va pas tarder.

Guglia Elsenn la Maître Invocatrice.

Ce fut sa conclusion et elle retomba dans son silence. Cers s'assit à nouveau à table. Et Aki disparut. La Maître Shaman qui outre ses humeurs un peu variables semblait sympathique, entreprit de tracer les grands traits de l'expédition.

Bon alors c'est assez simple. On embarque d'ici à une ville portuaire en chariot. Ensuite dans un bateau et paf sur les îles du feu. Là-bas on rigolera moins, j'y ai déjà été, mais ces îles sont simplement passionnantes. D'ailleurs c'est là, balayée par des vents violents, trouée par les volcans qu'on dit que la magie shamanique prit naissance. C'est une légende que j'ai apprise chez les centaures là-bas. Bon et ensuite on a un rituel de préparé assez complexe... blablabla... c'est pas le plus intéressant, c'est les invocateurs et les clercs qui s'en chargeront.

Pour la composition de l'équipe. On a fait en petits effectifs. Êtres trop nombreux sur les îles ce n’est pas bien. Par contre on sera escorté jusqu'au port.

On a un éclaireur un peu simplet mais efficace.

Elle se baissa à une vitesse impressionnante et le bras d'Aki brassa du vide. Il éclata de rire et marmonna qu'il allait bien s'amuser.

Moi je serais votre guide. A votre droite un volcan à votre gauche un tigre à dent de sabre. Et on aura les invocateurs et les clercs pour le rituel.

C'est assez simple à dire, on rira moins sur le terrain, surtout quand notre éclaireur occupé à compté fleurette nous aura conduit dans un abri de tigre à dents de sabre.

Cette fois-ci elle du plonger sous la table pour éviter la tape du roublard. Après une discussion monopolisée par la Maître Shaman, pas moyen d'en placer une. Elanor entra. Elle n'avait pas l'air au mieux de sa forme. Elle s'approcha de la table. Aki s'inclina profondément.

Ma Reine aurait-elle un souci ?

T'es lourd Aki. Aow.

Elle n'avait pas esquivé la tape cette fois. Elanor soupira.
Si vous croisez Daidera évitez de la questionner. Elle vient de perdre son amour. Je n'ai pas pu la sauver.

Sérieusement ?

Ça va Aki fait pas comme si tu étais touché par la mort de la petite.

Mais elle va recommencer à me pourrir la vie Daidera ! Je m'étais habituer à se calme serein. Cette douceur de vivre... sans avoir à me cacher, me dissimulé.

Il accompagnait sa jérémiade de gestes théâtraux comiques. Il redevint sérieux quand même.

C’est dommage, c'était une bonne élève Ombrana, elle avait du potentiel.

C'est vrai que ça risque d'être houleux si elle revient.

Si elle revient. Si... torturée par une douleur sans nom, elle décida de mettre fin à ses jour pour rester à jamais liée à celle qui lui avait dérobé son coeur.

Il se laissa choir sur la table, renversant la bière, mimant l'agonie amoureuse.

Nous noterons que mon élève était un génie d'avoir su lui voler son coeur. J'en suis si fier.

Il essuya une larme factice. Un raclement de gorge amena le silence.

On dirait une cours de récréation. Comportez-vous comme tel.

La vielle femme désigna la tablée qui assistait à la conversation. Elanor sourit doucement à Sarius.

Arera semblait se calmer peu à peu. Tant mieux, Atÿla n'aimait pas la voir inquiète. A vrai dire... Elle n'aimait pas ce sentiment, ni l'agitation, l'effervescence. C'était bien pour ça que la taverne ne l'avait jamais attirée et qu'elle préférait rester bien au calme dans sa boutique, près de ses animaux qui n'avaient que des soucis d'animaux, justement. Mais la jeune ange était entrée dans sa vie, et avait tout changé. Elle, si vivante, si gaie, était en fait une incarnation de l'Agitation, mais étrangement, elle faisait sourire la dresseuse, loin de la fatiguer. Elle aimait à voir la jeune hybride papilloner de droite à gaucher, en discutant avec animation. Fait bizarre, mais réel. Arera était en train de changer sa tutrice.

Atÿla serra un peu plus sa pupille dans ses bras. Elle avait l'impression que la jeune fille l'aimait beaucoup. Peut-être était-elle comme une grande soeur qu'elle n'avait jamais eu? Ou tout simplement une présence qui lui faisait défaut... La nécromancienne ne savait pas grand chose de la vie de sa pupille, comprenant que c'était un sujet sensible qu'il valait mieux ne pas aborder tout de suite. Un jour... Arera répondait à ses questions précédentes: non elle ne les avait pas revus, ces démons qui la hantait... Elle avait simplement ressenti une sombre aura de terreur et de mort. Une aura? La semi-elfe n'avait rien perçu de tel... Juste cette haine féroce et cette peur insoutenable, lorsqu'elle avait promis de venger Ombrana si jamais il lui arrivait quoi que ce soit. La jeune fille ailée n'était cependant pas une menteuse. Peut-être était-elle juste plus sensible que la moyenne des gens aux phénomènes de ce genre? La dresseuse regardaautour d'elle et nota ce qu'elle n'avait pas remarqué jusqu'alors. La plupart des gens présent avaient perdu de cet air fanfaron qui caractérisent les buveurs satisfaient d'eux-même et de leur boisson. certains regards étaient inquiets et le niveau sonore avait diminué. Eux aussi devaient avoir senti cette mystérieuse aura. Mais pourquoi elle non? Avec son insctinct presque animal, c'était étonnant. Ou alors... cette aura avait été produite par un nécromancien, ce qui expliquerait qu'elle n'y ait pas prêté attention, habituée qu'elle était aux flux de la nécromancie. une autre idé lui vint à l'esprit... Et si c'était elle qui avait produite cette aura? Cela serait synonyme d'un pouvoir très grand, mais encore enfoui. Non, elle pêchait par excès d'orgueil. Mais il faudrait tout de même qu'elel en parle à Maître Oromis Elda... à son retour.

A cet instant, Darl Valar reprit la parole et exprima son accord pour participer au voyage. Atÿla regarda a nouveau sa pupille, puis dit à son tour:

" Je viendrais moi moi aussi, si Arera nous accompagne. Dans le cas contraire, je resterais ici, pour remplir mon rôle de tutrice. "

Peu après, une famme et un homme entrèrent dans la taverne et vinrent s'asseoir à leur table. Atÿla sombra dans ses pensées, sans plus prêter attention aux discutions mêlées de chamailleries des deux personnages. elle sourit à peine lorsque la femme parla des enfants en désignant Arera. ils parlèrent un moment, puis ils furent rejoint par une seconde femme d'âge mûr (à point!). Son arrivée déclencha les présentations: elle-même était la Maître Invocatrice, l'autre femme, la Maître Shaman, et l'homme, le Maître Roublard. Fort bien. Sans doute les Maîtres Mages qui allaient les accompagner. Maître cers commença à décrire par le menu ce qu'ils allaient vivre, sur les Îles de Feu, mais la semi-elfe n'écoutait déja plus, se retranchant dans son monde.

L'arrivée de Maître Elanor la fit revenir sur terre. Elle avait toujours trouvé cette femme fascinante...Sarieus avait bien de la chance. Mais la Clerc n'avait pas cet air doux mais imposant qui l'accompagnait habituellement. Elle paraissait soucieuse... et triste. Elle soupira:

Si vous croisez Daidera évitez de la questionner. Elle vient de perdre son amour. Je n'ai pas pu la sauver.

Perdu son amour? Daidera?La seule personne qui pouvait correspondre à cette appelation, c'était Ombrana. Daidera avait perdu Ombrana? Connaissant la jolie rousse, il était fort probable qu'il ne soit question que d'un rupture. Atÿla se decripsa, et s'aperçut que jusqu'alros, elle avait retenu son souffle. une phrase prononcée par la Maître Shaman hurla alors à ses oreilles.

Ça va Aki fait pas comme si tu étais touché par la mort de la petite.

Mort? MORT?
Non.
Impossible...
Pas elle! Pas Ombrana!
C'était une erreur... forcément une erreur...

Les mots d'Elanor lui revinrent alors à l'esprit. Je n'ai pas pu la sauver... Atÿla se raidit et son souffle devint court. elle avait l'impression qu'on lui broyait le crâne dans un étau et qu'on la vidait de son sang. Elle avait froid, terriblement froid. Je n'ai pas pu la sauver... Alors elle était réellement morte? La nécromancienne se sentait comme une enfant perdue. Ombrana... Elle sentit une main fine lui caresser la joue, puis, comme une imploration:

- Tutrice?

La nécromancienne eut un tremblement violent. tout tournait. La taverne se remplit de nouveau de sang, et elle s'agrippa à la table pour ne pas sombrer dans cet océan vermillon. Ses jointures blanchirent. Une larme coula de sa joue droite et vint heurter la table sans bruit, où Aki mimait l'agonie. Elle fut suivie par d'autres de ses soeurs. Ombrana, sa seule amie... Elle refusait d'y croire. Atÿla revoyait son sourire, et son air, lorsqu'elle était partie de la taverne. La dernière fois qu'elle la voyait... Elle avait promis. L'heure était venue. La semi-elfe sentit au fond d'elle grondre une colère grandissante, qui se mêlait à son chagrin. elle se leva violemment et s'adressa à Aki.

" Arrêtez ça! votre antipathie pour Daidera ne vous permet pas, tout Maître Mage que vous êtes, de souiller la mémoire d'Ombrana. "

Elle tremblait et pleurait toujours. Elle avait bafoué l'autorité d'un Maître Mage, mais plus rien n'avait d'importance, désormais...Ombrana ne vivait plus. La dresseuse se tourna vers Elanor, et cria presque:

" Où est Daidera? Je dois lui parler! Il faut que je lui parle... "

Sans attendre de réponse, elle sortit de la taverne, et s'effondra dans la poussière.

Elanor fit un signe à Aki, un seul. Il se releva épousseta ses vêtements et haussa les épaules, elle regarda les personnes présentes. Elle avait rapidement fait le tour de la question. Mais il fallait éviter tout contre temps fâcheux. Elle allait prendre tout cela en main rapidement. Elle s'avança, sérieuse.

Regagnez le chariot nous partons. Je m'occupe de la jeune femme. Plus un mot sur tout cela. Est-ce clair ? bien.

En route.

Les Maîtres Mages se levèrent et sortir, indiquant de les suivre rapidement à ceux qui faisait partie de la mission. Aki, avait disparut. Il fut à l'oreille d'Elanor, aussi invisible que le vent. Il lui vola un baiser. Tant qu'il était invisible, personne ne pouvait savoir ce qu'il faisait. Elle soupira. Enfin tout était convenu, il saurait se tenir tant qu'elle lui laissait sa liberté. Celui-ci avait décidé d'aller voir Atÿla effondrée. Son visage sortit d'une brume indistincte devant Atÿla, une main ferme sur son épaule. Il susurra, emprise de fer.

Ombrana était mon élève, une étoile à laquelle j'ai donné des ailes. J'en souffre également. Mais que tout le monde la pleure ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu. C'est toi qui salit sa mémoire en te comportant comme une pleurnicheuse qui ne réfléchit pas à ce qu'Ombrana aurait voulu et qui pense égoïstement qu'elle a perdu une amie, que tu as peur de ce manque...

Tu ne pourras jamais changer la vie...

La main la lâcha, le visage disparu. Alors qu'il s'éloignait, Elanor s'agenouilla à son tour près d'Atÿla. Dans leurs dos les deux Maîtres Mages passèrent et se dirigèrent vers un chariot parqué à quelque pas et qui les attendait. Elanor sourit faiblement. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était lui donner une brève explication, le reste ce serait à elle de voir avec la Maître Chasseresse.

J'ai tenté de protéger Ombrana par un sortilège, qui lui permettrait de survivre à une blessure mortelle en protégeant ses organes vitaux. Malheureusement cela n'a pas suffit. Nous l'avons cherchée et trouver son corps enterré dans la forêt. Je pense que Daidera sait qui a fait ça. Elle m'a demandé de la laisser seule et je suis rentrée. Elle va lui donner une sépulture et faire son deuil. Je pense, je ne saurais te dire, elle avait l'air abattue. Tu ne l'imagine pas, il faut le voir pour le croire.

Tu peux attendre son retour ici où partir avec nous. Personne ne jugera ton choix.

Elle se releva et monta dans le chariot. Elle pouvait décider de rester ici à attendre un hypothétique retour, ou les accompagner. De toute manière, pour Elanor, cela ne changeait pas grand chose. Et même, cette petite était une élève du Maître Nécromancien, ce qui attisait sa méfiance. Elle serait prudente si elle décidait de venir quand même. Elle échangea un regard avec Aki. Il avait compris, il hocha de la tête et sourit moqueur. Bien sûr il serait attentif. Elle se retourna et s'adressa à la troupe.


Dépêchez-vous je vous prie, nous partons sans vous si vous n'êtes pas dans le chariot rapidement.

Le chariot était aménagé chichement mais confortablement. De coussins moelleux partout permettait un confort optimal. Le tout était de couleur chatoyante alors que la bâche extérieure était quelconque. Elanor était assise vers l'avant au fond. Venait à côté d'elle Aki, puis Cers qui râlait déjà car elle ne supporterait pas le voyage près de lui. Elle finit par changer de côté et de mettre le plus de distance entre lui et elle. La Maître invocatrice monta péniblement et s'installa au fond en face d'Elanor.

Leur route allait bientôt commencer.