[merci ^^]
La fin du voyage se passa bien, la jeune fille ne vit pas vraiment le temps passé, elle occupait son temps à regarder le paysage défilant, à discuter avec maître Cers ou Atÿla. Le groupe arriva enfin à la ville portuaire d’où ils partiraient le lendemain. Pour l’instant, Arera descendait du chariot, sans tomber à la surprise générale de ses doubles. Sa tutrice s’éloigna après lui avoir fait un sourire, Arera la regarda en lui faisant de grand signe de la main jusqu’à ce qu’elle ne soit plus visible, puis alla profiter de leur quartier libre pour se dégourdirent les jambes.
Après une bonne heure, voire deux, à se promener (ou plutôt se perdre) dans une forêt, courir après les papillons, jouait comme une enfant, elle retourna au campement (tant bien que mal) en passant devant un grand saule pleureur au tronc imposant. Sa tutrice n’était toujours pas rentré, elle devait aussi avoir des choses à faire, Arera décida alors d’aider au campement, mais après une bonne dizaine de chutes du aux cordages, à la chute d’une au deux tentes, on la remercia gentiment et on lui dit de s’occuper d’autre chose. Naïve comme tout, la jeune ange ne comprit pas et alla s’occuper d’installer l’intérieur de la tente où ils dormiront au soir.
Le soir venu, Arera mangea en compagnie de quelques gardes qui l’avait invitée, étrangement, la jeune fille laisser un bon espace entre elle et les gardes et lorsqu’un faisait un écart pour s’approcher d’elle, elle en faisait deux pour reculer, son comportement n’était qu’une conséquence du regard d’Atÿla. Elle mangea rapidement ce qu’on lui avait donné, en se demandant pourquoi Atÿla n’était toujours pas là.
Un peu inquiète, elle rentra dans la tente et découvrit sa tutrice qui dormait paisiblement, soulagée, elle la regarda attendrie, un sourire bienveillant, elle s’allongea à ses côtés, bailla, bien que cela faisait deux jours qu’elle restait assise toute la journée, ce voyage l’avait tout de même fatiguée, et il lui faudra être en forme demain, surtout que ce sera la première fois qu’elle ira sur un bateau sur l’eau, elle était pourtant déjà monté sur des bateau, mais ils flottaient dans la ciel et non sur l’eau, ou encore, elle était déjà monté sur une barque dans la rivière qui longeait sa maison, mais jamais sur l’océan….l’océan bleu…bleu…
La fatigue avait eu raison d’elle, allongée sur le flan, ses deux ailles étalées de tout leur long, l’expression sereine et mignonne, Arera s’était endormi pour le royaume des rêves, ou plutôt des cauchemars…
Noir…il faisait tout noir, si sombre, et si froid…Les ténèbres…les ténèbres était partout, remplissant tout l’espace, il faisait noir en haut, en bas, à droite, à gauche, il était impossible de savoir si l’on marchait sur un sol ou autre chose, il n’y avait que du noir, que des ténèbres, l’air, bien qu’il n’y pas de vent, était froid, l’ambiance…lugubre…
Au milieu de tout cela, se tenait une jeune fille, apeuré, les larmes perlaient le long de ses joues, elle regardait autour d’elle avec peur, son regard perdue cherchait en vain autre chose que du noir, mais il n’y avait que ça. Serrant contre elle de ses deux bras bandés sa peluche sur laquelle tombé inlassablement la cascade de larme de la petite fille. Elle tremblait de tout son être, même ses longs cheveux roses, étaient pris de frisson.
-Isella…
L’enfant se retourna surprise, une silhouette encapuchonné venait d’apparaître dans la brume, on ne voyait que la forme d’un buste sous un manteau aux couleurs ternis, le visage était invisible, du noir le camouflait, mais cette vois elle la connaissait, elle avait entendue des millions de fois, comment oublié cette voix claire, douce, ce n’était autre que…
-Mère ?
-Isella…
La jeune fille fit demi-tour, et aperçut une nouvelle silhouette ressemblant trait pour trait à l’autre, pourtant c’était bien une autre silhouette, la voix était différente, masculine, réconfortante, calme, cette voix ne pouvait appartenir qu’à…
-Père ?
-Isella…
Nouveau tour, une troisième silhouette venait de faire son apparition aux côtés des deux autres, en même temps qu’un étrange sourire parmi les larmes de la jeune enfant, bien que sa voix tremblait et était terrifiée, un soupçon d’espoir était apparut auprès de ces trois personnes qu’elle connaissait, qu’elle aimait et qui…
-Grand Oracle ?
De nouvelles silhouette apparurent de toutes parts, encerclant la pauvre fille qui commençait à s’inquiétait, puis elles prirent du mouvement, elles se mirent à tourner à une vitesse affolante autour de la jeune fille, les visages sombres n’étaient même plus visible, seulement la ronde endiablée des couleurs ternes et triste des capuches d’où émanait maintenant des paroles, toujours les mêmes…
-Condamnée, condamnée, condamnée, condamnée, condamnée, condamnée…
Les yeux écarquillés de terreur, sa vision embué par les larmes, la jeune ange ne pouvait faire que regarder ces ombres et écouter ces mots terrifiants qui la tétaniser de tout son corps, elle se recroquevillait sur elle-même, serrant plus fort sa peluche, voulant disparaître, ne plus voir, ne plus entendre, ne rien savoir, elle voulait que tout s’arrête, mais cette ronde continuait encore et encore, l’accablant de ces paroles, la terrifiant, lui arrachant des larmes de ses yeux azurs.
Soudain la ronde s’ouvrit et une nouvelle silhouette fit son apparition parmi celles qui tournaient, plus net, visible de la tête aux pieds, l’air imposant, sans capuche, la fille reconnut de suite qui s’était, et sa peur redoubla, puis soudain, il sembla se dédoubler mais la silhouette en parallèle avec lui était encore plus terrifiante à voir que cet homme, c’était une figure de mort, ou plutôt un squelette, avec un grand manteau noir. Lentement, ces deux silhouettes levèrent leur main droite, l’un tenait un marteau, l’autre une faux, la ronde ralentit, l’enfant se raidit, les deux silhouette ouvrirent la bouche en même temps…
-A mort…
La jeune fille laissa échapper un petit cri. Le marteau et la faux s’abattirent.
-Isella !
La respiration haletant, la gorge noué après avoir crié, les yeux grands ouverts, des sueurs froides parcourant tout son corps, le buste relevé, Arera tremblait encore sous l’effet qui lui avait infligé cette vision, elle regarda autour d’elle, espérant ne pas avoir réveillé les autres et surtout de ne pas revoir ce qu’elle venait de voir. Elle tenta alors de se clamer, un cauchemar, ce n’était qu’un cauchemar, un simple cauchemar, rien de grave… Qu’importe ce qu’elle disait elle restait terrifié par cette vision.
Elle se leva doucement, attrapa sa couverture pour la mettre délicatement sur elle et sortit à pas de loups de la tente. Dehors, entre les éclairs et les tonnerres, la lune brillait, elle leva la tête pour la regarder, mais sa couverture glissa, laissant son corps à la vue de tous. Un rayon de Lune vint frapper la poitrine de l’ange de plein fouet, aussitôt une étrange lueur engloba entièrement cette dernière, la lueur blanche et faible s’intensifiait au niveau de la poitrine à devenir presque éblouissante.
Arera poussa un long soupire triste sans bouger, ce n’était pas la petite Arera toute joyeuse que l’on pouvait voir habituellement, il émaner d’elle qu’une grande tristesse, une tristesse infinie, son visage livide, ornait d’aucun sourire, seulement de quelques début de larmes qui bientôt couleraient, son regard perdu sur l’immensité de la Lune avait perdue toutes lueur de joie ou de bonheur, une grande mélancolie les avait remplacée, ainsi qu’une sourde détresse. C’était une Arera abattue, désespérée, perdue que l’on pouvait voir.
Elle finit par se baisser pour récupérer sa couverture pour rapidement s’en couvrir. Aussi vite qu’elle était apparut, la lueur disparut alors. Puis inconsciemment, avec toujours la même expression terne peinte sur le visage, elle se dirigea vers le saule pleureur aperçut plus tôt, s’adossa tant bien que mal à son tronc avant de se laisser glisser pour atteindre le sol. Là, ainsi recroquevillé sur elle-même, elle passa sa couverture pour qu’elle protège tout son corps et le va la tête, son regard fixait de nouveau la Lune à travers les branches souples du saule pleureur qui dansaient mollement avec le vent.
Pourquoi avait-elle eu ce cauchemar ? A quoi rimer cette vision ? Pourquoi revenait-elle la hantait ? N’avait-elles pas disparut ? Ne devait-elle pas ne jamais réapparaître ? Alors comment était-ce possible ? Et surtout pourquoi maintenant ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête, tant de question sans réponse, encore et toujours les mêmes. Pourquoi avoir fait ça ? Oui… Pou…pourquoi…
Les paupières lourdes de la jeune file se fermèrent, sa tête retomba sur le côté.
Endormie.