Dans les rues, hommes, femmes, enfants, vieillards. Handicapés. Pas d’effet de style allons y tout en vérité et décrivons les évènements tels qu’ils le sont vraiment.
Diancecht sous sont large manteau avançait dans les ruelles à son habitude, ne se souciant de rien mais juste des personnes. Partageant son peu d’argent avec ses quelques fidèles habitués. Chemin habituel. Rébarbatif. Monotone. Le train-train quotidien pour résumer. Comme une de ces journées où vous vous levez le matin et vous savez que rien ne se passera. Rien d’important, rien de grave, juste des choses que vous voyez tout les jours.
Il tourna a droite, vit une de ces vieilles dames dont le mari est décédé il y a peu. Le manteau vivant était à son chevet quand il a appris que ce vieillard était mourant. Il avait aidé cette vieillarde à faire son deuil et avait dit quelques mots le jour de l’enterrement. La source de revenu de cette personne ayant disparu –même âgé son mari travaillait pour survivre- il lui tendit une main gantée avec quelques pièces dans le creux de celle-ci. Elle accepta avec un air grave et reconnaissant. Elle voulu se lever, remercier son bienfaiteur mais celui-ci lui fit un signe de la main lui ordonnant de rester assise « Elle veille sur vous, Sa grandeur dit que votre jour n’est pas encore arrivé. Je dois faire Sa volonté et vous aider à survivre. » Puis il continua sa route dans les bas fonds de cette soi-disante « grande capitale ».
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Depuis son accident il en avait fait de la route. Vingt ans il avait lorsqu’il a été sauvé. Aujourd’hui il a un an de plus. Arrivé il y a deux mois dans cette cité il n’avait pas eu de grands problèmes. Quelques altercations, quelques glissades sur ces pavés, mais rien de grave. Faisant preuve d’un grand respect envers les autres il s’était fait une place dans la communauté des pauvres et des nécessiteux. Beaucoup d’eux ne connaissant rien de lui mis à part son apparence peu commune et son nom. Ni ses origines ni son lieu de vie n’était connu. Lors de ses premiers jours à la cité il dormait souvent avec ces mêmes personnes auxquels il donne l’aumône. Aujourd’hui quand on lui demande où il va, il répond toujours par une phrase dont il est un des seuls à comprendre : « Là où les oiseaux chantent faux. »
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Nouveau détour. Une rue qui monte, un de ses cauchemars mais aussi un de ses défis quotidiens. Cent mètres à marcher et une montée relativement aisée pour une personne valide. Un pas après l’autre il avance et il souffre. Refusant systématiquement l’aide des badauds qui avancent avec lui dans cette rue. Les riverains, légèrement blasés par cette scène quotidienne, n’y prêtent plus aucune attention, chacun sait que d’ici un bon quart d’heure son calvaire serait fini. Ils lui avaient bien proposé des cannes, des aides, des appuis, mais à chaque fois il n’y prêtait aucune attention.